Une bataille perdue d’avance

 

► Le 2 août, Villeneuve mouille à la Corogne, où il se retrouve rapidement bloqué par les 26 vaisseaux de Collingwood et de Calder.

Napoléon doit renoncer à envahir l’Angleterre. 

 

Nelson arrive à son tour d'Angleterre, quatre semaines plus tard, avec huit vaisseaux. 

► Même si, grâce aux efforts de reconstruction de Napoléon depuis 1800, la marine de guerre française est à nouveau une réalité, la guerre d’indépendance est loin. Les navires français et espagnols sont souvent en mauvais état d’entretien et mal commandés. La révolution a décimé le corps des officiers. Condamnés à rester dans les ports la plupart du temps, du fait du blocus anglais, les équipages sont peu formés à la manœuvre d’un vaisseau en mer. Les artilleurs se montrent incapables de tirer avec précision et n’ont aucune expérience du combat. Les vaisseaux espagnols ne sont pas en meilleurs condition. 

► En parlant des français, Nelson écrit à lord Melville « Ces messieurs ne sont pas habitués à ces ouragans que nous avons défiés pendant vingt et un mois sans y perdre un mât ou une vergue. ». Du coté anglais, les marins ont l’expérience de la manœuvre d’un navire et les artilleurs anglais sont capables de tirer vite et avec précision. Beaucoup ont déjà connu le combat et le succès. La supériorité de ces canonniers va être l’élément déterminant dans la victoire anglaise. Au début de la bataille, les vaisseaux de tête anglais vont subir pendants plusieurs dizaines de minutes les tirs de plusieurs vaisseaux sans pouvoir répliquer. Malgré cela, ils arrivent au contact avec des pertes relativement minimes, et parviennent alors souvent  à prendre en enfilade leur adversaire du moment, et d’une seule bordée à décimer l’équipage ennemi. Dans les duels, malgré tout leur courage, les français autant que les espagnols se voient rapidement obligés de capituler, vu l’importance des pertes. Pour les rares navires alliés qui vont se montrer à la hauteur, ce sera grâce à la qualité de leur mousqueterie comme sur le Redoutable, ou à l’audace de leurs capitaines comme sur le Pluton ou l’Intrépide.

 

 Les tactiques

   

         Nelson a décidé de faire attaquer ses navires en deux lignes, une colonne au vent conduite par lui-même, et une colonne sous le vent conduite par Collingwood. Sa colonne doit couper la ligne française juste devant le navire amiral de l’ennemi, au centre de la ligne. La colonne de Collingwood s’attaquera aux douze derniers navires de la ligne. Cette tactique va permettre de donner aux anglais une supériorité locale, leur permettant de les défaire avant que le reste des navires puissent leur prêter main forte. Nelson place en tête des deux lignes ses trois ponts.  

Villeneuve se doutait que Nelson utiliserait ce genre de tactique : 

 " L’ennemi ne se contentera pas de former une ligne de Bataille parallèle à la notre et de nous engager dans un duel d’artillerie. Il s’efforcera d’envelopper nos arrières, et de briser la ligne, de diriger ses navires en groupes, tels que ceux formés par les nôtres, après la cassure de la ligne, de les entourer et de les défaire. "