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 Frégate de 12

Dès les années 1740, la marine royale envisage un nouveau type de frégate capable de porter des canons de 12 livres. Les canons de 12 pèsent avec leurs affûts, 725 kg de plus que ceux de 8. Dans un manuscrit rédigé vers 1740, Blaise Ollivier note que:

 "Si on veut construire une frégate de 30 canons de 12 en une seule batterie, il faut lui donner 127 pieds (41,27 m) de longueur de l'étrave à l'étambot."

 

Sur sa proposition, une Hermione de 26 canons est mise sur cale à Rochefort en 1748, Pierre Morineau étant chargé de la construction. Cette frégate est lancée en août 1750. Elle embarque environ 250 hommes.

La frégate de 26 canons en batterie va devenir  le bâtiment standard.

 

D'après Baugean Jérome ( 1765-1830)

 En 1773, l'officier des vaisseaux de la compagnie des Indes, Jacques Bourdé de villehuet écrit dans son manuel des marins:

 


Les  Anglais s'empressent d'adopter la formule. Le 29 mars 1756, la Navy demande à Mr. Robert Inwood, de Rotherhithe, pour 9£. 17s. par tonneau, de construire un vaisseau de cinquième rang, selon le dessin de Sir Thomas Slade. Le navire mesure 128 pieds ( 39 mètres ) de long, jauge 671 tonneaux, et monte 26 canons de 12 livres sur le pont principal, quatre 6 livres sur le gaillard d’arrière et deux 6 livres à l’avant. Dénommé Southampton, il est lancé le 5 mai 1757. Un autre navire du même dessin, nommé Diana est lancé  en août de la même année.

 

 

D'après Baugean Jérome ( 1765-1830)

C’est une frégate de cette classe dite de 32, l’Alarm, qui en 1761, fut le premier navire avec une coque recouverte de feuilles de cuivre utilisé par la NavyLa frégate de 36 qui lui succède en Angleterre, porte le même nombre de canons et de même nature que le 32, avec quatre canons de 6 livres en plus, et jaugeant 820 tonneaux. La première lancée fut La Pallas, le 30 août 1757. Deux autres suivirent, le Brillant et la Venus.

La Boudeuse, la frégate de Bougainville : une frégate dessinée en 1765 par Jean-Hyacinthe Raffeau, avec 26 canons de 12-livres et 6 de 6-livres, lancée en 1766 à Indret, détruite en 1800.

Au moment de la guerre d'Amérique, la frégate de douze a  atteint sa pleine maturité. Il s'agit d'un très élégant bâtiment de 44 m de long, 11 m  de large et 4,40 m de tirant d'eau moyen avec une batterie située à 1.95 mètre au-dessus de la flottaison.

A Rochefort en 1777-1778, quatre frégates de 12 sont construites sur un même plan dressé par l’ingénieur HenrChevillardLa Concorde, la Courageuse, la Féel’Hermione. Un document daté de 1778 indique une parenté proche avec  la Junon et la Charmante (source: Emmanuel de Fontainieu, l'Hermione de Rochefort à la gloire américaine, éditions de Monza). Ces bâtiments portaient en principe 24 canons de 12 et 6 de 6 livres sur le gaillard d’arrière.

 

 

Concorde  lancée à Rochefort en 1777, capturée par les Britanniques en 1783.

Lorsque éclate la guerre d'Amérique, c'est une frégate de douze, la Belle-Poule  qui ouvre les hostilités en livrant un combat de quatre heures à la frégate britannique HMS Arethusa.

L’Hermione, frégate de douze, de la classe de la Concorde, est capable de marcher à neuf nœuds et demi, onze nœuds au plus près , treize nœuds au largue (quand le vent vient de trois quarts arrière), onze nœuds vent arrière. Elle ne remonte probablement pas au-delà de quarante-cinq degrés du vent (Boudriot).

Dans son '"Histoire des Frégates Françaises" Boudriot indique qu’une frégate des années 1780 de 40 m de long peut virer en 5 ou 6 minutes avec une vitesse initiale de 3 m/sec sur quasiment sa propre longueur contre un cercle de giration de 300 mètres, et un temps de 12 minutes pour un vaisseau à deux ponts de 74 canons. La frégate française est fine et toilée, donc rapide, tandis que le modèle anglais est plus lourd, mais aussi plus solide et tient mieux la mer.

    Malgré le surcoût du doublage en cuivre qui se généralise au début de la guerre d'Amérique, la frégate de douze reste relativement bon marché. Comme de plus, elle est facile à construire, elle intéresse particulièrement la jeune marine américaine qui de 1776 à 1778, en mettra 13 en chantier.

Entre 1748 et 1798, la France mettra 104 frégates de douze en service. La dernière frégate de ce type mise en chantier est la Themis ( 1798-1811).