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Frederik Henrik af Chapman

Considéré comme le plus grand architecte  naval du XVIII^ème siècle, Frederik Henrik af Chapman ( 1721-1808) nous a légué l’essentiel de ses travaux sous la forme d’un atlas intitulé "Architectura Navalis Mercatoria".

 Chapman est né à  Göteborg, le 9 septembre 1721.

Dès l’adolescence, il entre à l’arsenal de Karlskrona pour y accomplir son apprentissage puis il va parfaire sa formation dans différents chantiers navals du pays.

En 1741, il travaille à Londres comme charpentier de marine pendant trois ans. De retour en Suède, il crée son propre chantier à Göteborg.

En 1748, il gagne Stockholm où, deux années durant, il va étudier l'algèbre et la géométrie. Puis, il retourne en Angleterre pour y suivre les cours dispensés par le professeur Thomas Simpson.

Après un bref voyage en Hollande, il séjourne à Brest durant six mois et suit la construction du vaisseau de 60 canons le Célèbre.

Source: Chapman, F.H., Architectura Navalis Mercatoria, Réédition du Chasse Marée/Armen, Douarnenez, 1996.

 En 1760, il est nommé maître charpentier de l'établissement de Sveaborg. Il travaille à la création d'une flotte destinée à protéger les côtes finlandaises, souvent balayées par des vents contraires et semées de nombreux hauts-fonds. Il va concevoir des navires à faible tirant d'eau, frégates, grandes yoles et sloops armés, pouvant être manœuvrés à la voile et aux avirons.

 En 1764, il est nommé chef constructeur de la Marine suédoise, et participe à la standardisation des différents types de navires.

 L'importance de sa collection de plans relevés dans les chantiers et arsenaux étrangers va le conduire à réaliser le plus beau livre jamais publié sur l'architecture navale, qui voit le jour à Stockholm en 1768.

Jacques Noël SANÉ

18/2/1740 Brest - 22/8/1831 Paris

Le maître des carènes

Fils de Noël Sané et de Marie Jeanne Pohon, il naît en février 1740 à Brest.

Le 18 mai 1758, nommé élève constructeur des vaisseaux royaux et admis à l’Ecole de Duhamel de Monceau à Paris pour accéder au titre d’ingénieur.

Le 15 mars 1789, ingénieur, Sous Directeur du Port de Brest.

Le 13 juillet 1798, Inspecteur Général des Constructions en Atlantique, de St Malo à Bayonne.

En 1811, Membre du Conseil des Constructions navales.

En 1825, Président de la Commission chargée d’établir les plans types des nouveaux bâtiments à voiles.

En 1831, le 22 août décès à Paris à l’âge de 91 ans.

Henri Louis Duhamel du Monceau (1700-1782)fut le professeur qui fit éclore le génie. Nommé inspecteur général de la marine royale en 1739, il crée au Louvre une école d’élèves ingénieurs de la navale. Avec Les éléments d’architecture navale, édité en 1752, il donne connaissance au public d’un savoir jusque-là réservé aux spécialistes.

 Les navires de Sané sont caractérisés par une coque aux lignes fluides intégrant quasiment la quille. A la finesse qui engendre la vitesse, il ajoute l’évolutivité qui rend le bateau plus manœuvrant que ses adversaires. Il atteint la perfection avec les frégates de 18 et les vaisseaux de 74. Sané est un adepte de la standardisation. Les plans avalisés doivent ensuite être scrupuleusement suivis pour construire des unités à l'identique dans les dimensions, la forme de carène et les lignes d'eau. Cela facilite la manœuvre en escadre de vaisseaux ayant le même comportement à la mer.

Après la Guerre d’Indépendance américaine, le Maréchal de Castries, ministre de la Marine, décide de ne retenir que trois types de vaisseaux de 74, 80 et 118 canons. Un plan modèle sera établi pour chaque type et utilisé dans tous les ports. Fleurieu et Borda sont chargés de la réalisation de ce programme. Ce sont les plans de Sané qui, sont adoptés pour le vaisseau de 74 canons en 1782, pour le 118 canons en 1786 et pour le 80 canons en 1787.

 Sur ces plans, on construit 107 vaisseaux de 74 canons, 35 de 80 canons et 9 de 118 canons de la classe de l’Océan. Les Anglais qui capturent le Commerce de Marseille de 118 canons à Toulon en 1793 parlent de lui en ces termes : «Vaisseau aux lignes exceptionnellement fines, bon navire de haute mer [...]. En dépit de ses dimensions, navigue comme une frégate, a une bonne tenue à la mer. Peu de navires sont comparables à lui, c'est un remarquable navire, très sûr et aisé ».

D'après la monographie de Gérard Delacroix.

Il va se construire 143 frégates de 18 "modèle Sané", dont l’Hébé, capturée par les anglais, et copiée à des dizaines d’exemplaires (frégates de la classe Leda) 

Ce site est dédié à la frégate

de la fin du  XVIII ^ème siècle  

d'après un dessin de Chapman ( réédition du Chasse Marée )

Nelson en 1798, écrivait à Sir William Hamilton :

“all my ill-fortune, hitherto, has proceeded from want of frigates” 

 Ce vaisseau de guerre léger, rapide et agile, qui concentrait sa puissance de feu sur un seul pont, était un élément indispensable à toute grande marine de guerre. 

Rapide et manœuvrante, elle était les yeux de l’escadre. Elle pouvait s'éloigner de la flotte, à la recherche de l'ennemi. Elle se montrait capable de harceler les vaisseaux jusqu’à l’arrivée du gros des forces qui pourrait engager le combat véritable.

Par son armement et la protection offerte par son bordage, elle ne pouvait en aucun cas rivaliser avec un vaisseau de ligne. Aussi, durant les batailles, elles étaient utilisées pour relayer les signaux, porter les ordres aux vaisseaux de ligne, leur céder une partie de leur équipage, ou les prendre en remorque.

En marge des grandes escadres, leur rôle était de capturer ou de détruire les vaisseaux marchands ennemis, les corsaires, et tous les vaisseaux de guerre d’une force équivalente, et d'assurer l’escorte des convois et la surveillance des ports ennemis.

La frégate pouvait porter les dépêches et les ordres vers les escadres les plus lointaines, et assurer la protection des colonies. 

Enfin ses qualités en font un magnifique corsaire et un excellent « forceur de blocus », à une époque où la lutte contre le commerce avait une importance capitale.

C’est dans les duels entre frégates que le courage simple des marins de cette époque où les officiers se trouvaient au moins aussi exposés que les hommes qu’ils commandaient, s’exprime le mieux. Tout cela explique pourquoi les jeunes officiers aimaient être nommés sur ces vaisseaux, avec lesquels ils avaient l’espoir de tenir un rôle aventureux et de briller rapidement aux yeux de leurs citoyens. Dans ses romans, Patrick O’Brian nous invite à suivre un officier de la Navy, Jack Aubrey, dans ses aventures à bord notamment de la frégate HMS Surprise, dans les années 1800.

Ce site se veut aussi un hommage à Sané l’architecte naval, qui va atteindre la perfection avec ses dessins de frégates de 18*.

Pour rendre plus proche de nous ces vaisseaux qui parcouraient les mers il y deux cents ans, je vous raconterai l’histoire de trois d’entre elles qui se sont particulièrement illustrées durant les deux guerres d'indépendance américaines :

L’Hermione, une frégate de 12*, la frégate type de la première guerre d’indépendance, rendue célèbre pour avoir transporté La Fayette lors de son voyage en Amérique.

La HMS Shannon, une frégate anglaise de 18*, celle des guerres du premier empire, connue pour son duel et sa victoire contre l’USS Chesapeake.

L’USS Constitution, une frégate américaine de 24*, fer de lance de la toute jeune US Navy durant la deuxième guerre d’indépendance, construite en 1797, victorieuse dans plusieurs duels contre des frégates anglaises, et encore en service actuellement.

A chaque fois que cela était possible, j’ai juxtaposé les récits historiques des batailles et des duels. Vous serez sans doute amusés par les différences importantes dans la relation par chacun des adversaires d’un même combat.

 * Les dénominations 12, 18 et 24 sont liées au poids des boulets en livres.

Je ne peux évidemment pas clore cette page sans dire un grand Merci 

à  Line, ma femme et à Maxime, mon fils et Webmaster, 

sans lesquels ce site n'existerait pas. 

Xavier Woimant