Le 13 avril 1778, 

l'escadre du vice-amiral  comte d'Estaing 

 quitte Toulon à destination de l'Amérique; 

 elle comprend 12 vaisseaux et 4 frégates.

 

 

Vaisseaux

Frégates

Languedoc, 90 canons, 875 h, CV de Bougainville

Chimère, 30 canons, 507 h

Tonnant, 80 canons, 662 h

Engageante, 30 canons, 217 h

César, 74 canons, 555 h

Aimable, 141 h

Zélé, 74 canons, 514 h

Alcmène, 30 canons, 205 h

Hector, 74 canons

 

Marseillais, 74 canons, 731 h

 

Protecteur, 74 canons, 410 h

 

Guerrier, 74 canons, 346 h

 

Vaillant, 64 canons

 

Provence, 64 canons, 429 h

 

Fantasque, 64 canons, 462 h, CV Suffren

 

Sagittaire, 50 canons

 

  

Mouvements de l’escadre de d’Estaing

 

 Bataille de Sainte Lucie entre d'Estaing et Barrington, National Maritime Museum, Greenwich, London.

Année 1778

13/04 : Départ de Toulon avec 12 vaisseaux.

08/07 : Arrivée devant la baie Delaware.

08/08 : Arrivée à Rhodes Island. La flotte anglaise s'y saborde.

10/08 : D'Estaing face à l'Amiral Howe, mais une tempête disperse les flottes. Il part pour  Boston.

08/09 : Prise de la Dominique.

04/11 : Départ de Boston pour les Antilles.

06/12 : D'Estaing est à Fort Royal de la Martinique.

17/11 : Prise de l'île de Sainte Lucie par les Anglais.

18/12 : Échec de la tentative de reconquête de Sainte Lucie par D'Estaing.

  

 « Le comte d'Estaing , parti de Toulon  ( le 13 avril 1778) avec douze vaisseaux de ligne et quatre frégates n'arriva à l'embouchure de la Delaware ( le 8 juillet 1778) qu'après le départ de l'escadre anglaise. Elle s'était retirée à Sandy-Hook, près de New-York. L'amiral français l'y suivit. Mais n’ayant osé entreprendre de la forcer à son mouillage , parce que le Languedoc et le Tonnant tiraient trop d'eau pour pouvoir franchir les passes, il leva l'ancre, et alla de concert avec les Américains , devant Rhode-Island. Dès que le corps de troupes américaines qui avait pris poste auprès de Providence, eut effectué son débarquement dans cette île, le comte d'Estaing força le passage de New-Port, et entra dans la baie de Conanicut. A cette approche subite, les Anglais furent saisis d’une si grande frayeur, que sans examiner s'ils pourraient prolonger leur résistance, ils brûlèrent cinq frégates ( la Juno , la Flora, la Lark, l’Orpheus et le Cerberus, deux corvettes et plusieurs magasins.

Cependant l'amiral Howe, qui connaissait l'importance du poste de Rhode Island, faisait les préparatifs nécessaires pour y porter du secours. Quoique les forces navales qu’il avait rassemblées fussent inférieures à celles des Français , il ne désespérait pas de réussir dans cette entreprise. Il était informé de la station que le comte d'Estaing avait assignée à ses vaisseaux pour l'attaque de Rhode Island, & il n'ignorait pas que ce vice-amiral ne pouvait appareiller du mouillage qu'il avait pris , que par un vent de nord qui, durant le mois d'août, souffle rarement dans ces parages. Déjà même il avait jeté l'ancre à la hauteur de la pointe de Judith. Mais le vent ayant sauté au  nord l'amiral français en profita pour couper ses câbles, mettre à la voile et aller le combattre. Les deux escadres étaient en présence et manœuvraient , l’une pour engager, l'autre pour éviter le combat, lorsqu'un des plus terribles coups de vent qu'on eût essuyé dans ces parages s'élevant tout-à-coup, les dispersa après les avoir maltraitées. L'amiral anglais , qui avait porté son pavillon sur une frégate , afin de mieux diriger les opérations de son escadre, en fut séparé. Le Languedoc, que montait le comte d'Estaing perdit son gouvernail et tous ses mats. Quelques autres vaisseaux français furent considérablement endommagés dans leurs mâtures et leurs agrèts. Hors d'état de coopérer plus longtemps à la réduction de Rhode Island, en revenant reprendre son ancienne position devant cette île , l'escadre française se retira à Boston. Dès lors il ne resta plus aux Américains d'autre parti à prendre, que celui de s'occuper  sérieusement de leur retraite. Le Général Sullivan l'a fit exécuter en si bon ordre, que les Anglais ne purent l'entamer, ni dans les bagages, ni dans les munitions, ni dans son artillerie, quoique la majeure partie de ses troupes n'eût point encore vu le feu.

    Tels furent les événements de la campagne du comte d’Estaing sur les parages de l'Amérique septentrionale. La présence d'une escadre française y contint les anglais sur la défensive, rendit inutiles les efforts que la Grande-Bretagne avait faits cette année pour soumettre les Colonies, et donna un nouveau degré de confiance à leur indépendance. Si la traversée de l'amiral français eût été moins longue; il est très probable qu'il aurait surpris 1'escadre anglaise dans la Delaware, et qu'il l'aurait peut-être obligée de se rendre ou de se brûler. » 

Extrait de l’" Histoire de la dernière guerre entre l’Angleterre, les Etats-Unis d’Amérique, la France, l’Espagne et la hollande, depuis son commencement en 1775 , jusqu’à sa fin en 1783." Edité en 1788, p 64. 

 

Année 1779

16/06 : Prise de l'île de Saint Vincent.

04/07 : Prise de l'île de Grenade.

06/07 : Combat contre l'escadre de l'Amiral Byron. 25 vaisseaux français contre 21 anglais.

Oct. : Échec du débarquement à Savannah en Virginie, avec 25 vaisseaux et 3000 hommes.

Déc. : Retour en France.

 N'ayant pu empêcher les Anglais de s'emparer en décembre de l'île de Sainte-Lucie, la marine française prend sa revanche en leur enlevant le 16 juin suivant l'île de Saint-Vincent. Peu après, avec l'appui des divisions de Vaudreuil, et de La Motte Piquet de Turpin, elle débarque à la Grenade et obtient la reddition de lord Macartney. Le 6 juillet. L’amiral d’Estaing repousse la tentative de reconquête de l’amiral anglais Byron.  

La bataille de la Grenade par le peintre Jean-François Hue ( Musée national de la Marine).

En octobre 1779, d’Estaing ne parvient pas à prendre le port de Savannah en Géorgie où l'attaque française mal préparée échoue. Sur terre, les Anglais qui ont reconquis la Géorgie s'emparent de Charleston.