Les Indes orientales.

Le Bailli de Suffren avait été envoyé aux Indes orientales avec une escadre de 6 vaisseaux et une frégate.

Le 16 avril 1781, à Praya, aux îles du Cap vert, il se lance à l’assaut des vaisseaux du Commodore Johnstone, mais doit se retirer après n'avoir fait que quelques dégâts, car seuls l'Hannibal et l'Artésien ont suivi son vaisseau, le Héros. Cela lui permet cependant d'arriver aux Indes avant  les Anglais.

Le 17 février 1782, il arrive aux Indes à la tête de 12 vaisseaux. A Sadras il rencontre et prend en chasse l’escadre de 9 vaisseaux de Hughes. L’engagement prend fin avec l’arrivée de la nuit.

Le 12 avril à Provedien dans l’île de Ceylan, il rencontre à nouveau Hughes qui alignent cette fois 11 vaisseaux.  Un orage puis la nuit mettent fin à l’engagement.

A Negapatam, le 6 juillet, 11 vaisseaux contre 11. Une saute brutale de vent vient mettre en désordre les deux escadres, sans qu’aucune n’ait pris davantage sur l’autre.

 

 
Dominique Serres (1719-1793)

Le trois septembre à Trincomali, avec 14 vaisseaux il engage 12 vaisseaux anglais. La bataille se termine sans avantage décisif. Suffren perd l’Orient qui touche un rocher dans la baie.

Le 1er octobre l'escadre quitte Trinquemalé pour aller à Gondolour. Le vaisseau Le Bizarre dont le commandement a été donné au Capitaine Trehouret de Pennelé, se perd en se rendant à ce mouillage, après avoir viré trop tard sous le vent de la côte.

En mars 1783, à Sumatra, il reçoit en renfort trois vaisseaux, une frégate et 2500 hommes de troupe.

En juin 1783, Hughes arrive de Bombay avec 18 vaisseaux. Le 20 juin , au large de Gondolour, avec 15 vaisseaux, Suffren le rencontre et, après une brève et violente canonnade, le met en fuite.

 
Auguste Jugelet, 1836.

 A cette occasion, Suffren a obéi au Roi Louis XVI de monter sur une frégate, à l’arrière de la ligne.

« Considérant qu’il est impossible au commandant d’une armée navale de juger, pendant le combat du mouvement de sa ligne et de celle de l’ennemi, tant à cause de la fumée du canon dont il est enveloppé, que par l’attention qu’il est obligé de porter à la manœuvre particulière du vaisseau sur lequel son pavillon est arboré, considérant que les vaisseaux de tête distinguent difficilement les signaux qui leur sont adressés du centre de la ligne, et que le moment de les exécuter est souvent passé, lorsqu’ils les aperçoivent, je vous fait cette lettre pour vous dire que mon intention est que, si dorénavant vous trouvez l’occasion de combattre mes ennemis, vous aurez à quitter le vaisseau sur lequel votre pavillon est arboré, et que vous passiez sur la frégate dont vous aurez fait le choix, d’où il vous sera plus facile d’observer la manœuvre de les ennemis, d’indiquer celle que vous jugerez à propos de faire faire à l’armée navale dont je vous ai confié le commandement et d’en presser l’exécution. Louis . »

ordonnance du Roi après la bataille de la Dominique ( Troude O. )

Suffren rentre triomphalement à Toulon le 26 mars 1784. Louis XVI va créer spécialement pour lui une quatrième charge de vice amiral, qui disparaîtra, à sa mort.