Le 7 juin 

Combat de l’Hermione, frégate de 26 canons, commandée par M. le comte de la Touche, lieutenant de vaisseau, contre la frégate Iris, de 32 canons. 

Le comte de la Touche, lieutenant de vaisseau, commandant l’Hermione, appareilla le 30 mai du port de Boston, et M. le chevalier de la Luzerne lui ayant dit qu’il était maître de différer jusqu’au 30  de juin de se rendre dans le Delaware, il résolut d’établir une croisière de quelques semaines sur Long Island et à l’entrée de New York, dans l’intention d’intercepter les bâtiments destinés

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pour cette place venant d’Europe ou de la Caroline du sud. Il s’était déjà emparé d’un brigantin et d’un bateau chargé de sel, lorsque dans la journée du 7 juin, se trouvant à cinq lieues dans le sud quart sud-est de la pointe Montuk de Long-Island les vents de la partie du sud-ouest bon frais, il eut connaissance de quatre voiles au vent de lui. La principale était la frégate Iris, de 32 canons ; un sloop de guerre, un schooner et un senaut formaient les trois autres. Le comte de la Touche, après avoir fait toutes les dispositions pour le combat, vira sur la frégate ennemie qui arriva en dépendant, pour lui éviter la moitié du chemin. Les deux frégates se trouvant alors par le travers l’une de l’autre, hissèrent chacune leur pavillon, et l’Hermione assura le sien par toute sa bordée tribord qu’elle envoya à l’Iris en la dépassant. Elle ne riposta que par quelques coups de canon, ce qui fit juger au comte de la Touche que le dessein du capitaine anglais était d’arriver pour lui envoyer toute sa bordée ; il manoeuvra pour s’y opposer et se remettre par son travers. Dès que les deux frégates furent dans cette position, et à demi-portée de fusil l’une de l’autre, le feu devint très vif des deux cotés.

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Le commandant de l’Hermione s’aperçut, après une demi-heure de combat, que celui de l’Iris cherchait à se laisser culer, afin de la prendre par la hanche. La supériorité de la marche de l’Hermione et son degrayement donnèrent à la frégate ennemie des facilités pour exécuter ce mouvement ; mais le comte de la Touche parvint à se mettre à portée de la battre avec tous ses canons de l’avant à l’arrière, tandis qu’elle le battait de l’arrière à l’avant. On continua le feu dans cette position, avec la plus grande chaleur, pendant l’espace d’une heure, mais l’Hermione surpassant, par la vivacité du sien, la frégate anglaise, elle profita du moment où elle était dépassée, mit son petit hunier à culer et tint le vent. Le comte de la Touche était trop maltraité dans son gréement pour pouvoir la suivre ; il se rabattit sur le schooner qu’elle avait en sa compagnie, et mit toutes ses voiles qui lui restaient pour l’atteindre ; il le poursuivit à la vue de l’Iris, trop maltraitée pour le défendre, jusqu’à la pointe Montuk. Alors n’ayant plus six brasses d’eau, et craignant de compromettre la frégate du roi, il fut forcé de l’abandonner.

Source : Kerguelen Y. J. , Relation des combats et des évènements de la guerre maritime de 1778 entre la France et l’Angleterre, Paris, Imprimerie De Patris, 1796, p 135-137 

 

 

Source:Histoire maritime de France par Léon Guerin, Paris, Dufour et Mulat Editeurs, 21 quai Malaquais, Paris, 1851, tome V, p 50-52

 

  On the 7th of June, in the morning, the 32-gun frigate Iris, Captain James Hawker, while cruisin off the North American coast, discovered a strange sail on her lee beam, and woretowards her. The stranger was the French 36-gun frigate Hermione, commanded by M. La Touche, who had, a short time previously, made a pompous speech to the State of Massachusetts Bay, offering to scour the coast of British frigates. The two frigates, having approached within musket-shoot, exchanged broadsides as they passed on opposite tacks; when the Iris wearing round,  brought  the Hermione to close action, both ships runninf off the wind. After an action of one hour and twenty minutes, theHermione endeavoured to get away. The Iris lost no time in making sail after her opponent ; but having received much damage in her spars, and having had most of her studding sail booms shot away, she was unable to overtake her. After following the Hermione for some time, a strange sail hove ins sight ahead, to which  the french frigate made signals of recognition, when Captain Hawker  discontinued the pursuit. In hauling to the wind, the Iris’s fore topsail yard went in the slings, and her lower mast, being must wounded, it was feared, would follow: the smoothness of the water alone preserved them. Yhe Iris had seven men killed, and Lieut. Bourne of the marines( mortally), and nine men wounded. The Hermione escaped into Boston, leaving Captain La Touche very little to boast of in his action with Iris.

Source: Battles of the British Navy, Vol 1, par Allen J.  1802, London: Henry G. Bohn, York Street, Coven Garden, 1852; p 303-304.