Source : Kerguelen, Y. J., Relation des évènements des guerres maritimes  entre la France et l'Angleterre depuis  1778 jusqu'en 1796, an IV de la République, Paris, Imprimerie de Patris, 1796.

 

Source : journal politique ou gazette des gazettes année 1778 juillet seconde quinzaine, Bouillon, 1778.

J’ai eu l’honneur de vous mander par ma dernière du 27 février que je n’attendais que les vents pour aller à la croisière qui me serait indiquée, par Monsieur le Comte d’Orvilliers. Le 2 mars les vents étant à l’E.N.E., je mis à la voile de rade de Brest et fit route pour entrer dans la manche, devant croiser jusqu’à Bréhat. Le 12. je rendis compte de Bréhat  à Monsieur le Comte d’Orvilliers que je n’avais rien vu de nouveau, ayant été même jusqu’à l’entrée de Plymouth et de là je me remis en croisière. Le 19 je fus encore à l’entrée de ce port toujours sans pavillon, je vis cette fois beaucoup de bâtiments marchands qui faisaient route pour entrer. Etant par les 49° 50’ de latitude 5° 5’ de longitude, j’eus connaissance à 8. h. du matin dans le NE de deux vaisseaux et d’une frégate qui couraient à l’est, à 9. h. d’un autre vaisseau dans le NO courant à l’est à 9.h.1/2 ayant aperçu ce dernier serrer le vent et faire route sur moi je fis ranger tout le monde à leurs postes ; à 10. h. le vaisseau étant à demi portée de canons mit pavillon et flamme anglaise et l’assura d’un coup de canon à boulet, aussitôt je fis hisser le mien et l’assurais aussi d’un coup de canon à boulet et continué toujours ma route suivant en cela mes instructions. Lorsqu’il fut par mon travers il m’envoya en avant un second coup de canon à boulet, je lui en envoyais aussi un dans la même direction, alors il mit au même bord que moi et voyant que je marchais mieux que lui, il me tira 12. Coups de canons coups sur coups dans les grais, dont un m’a coupé le tiers du diamètre de mon grand mât de perroquet et percée la voile, un autre dans la misaine, et de plus quelques manœuvres de coupées. Mais voyant que malheureusement la partie n’était pas égale, ayant affaire à un vaisseau de 64 canons je ne voulus pas riposter avant de savoir si nous étions en guerre, ma batterie étant chargée à boulets et à mitrailles, je laissais arriver pour arriver sur lui, lui passant à poupe, je le hélai et lui demandai ce qu’il me voulait. Et pourquoi ces coups de canons, si nous étions en paix. Il me demanda d’ou je venais, à quoi je répondis de la mer et que j’allais lui envoyer un officier à son bord, en conséquence je mis en panne et lui envoyai Monsieur de Nevet de Pont-Briand avec ordre de ne point répondre à aucunes de leurs questions au sujet de ma mission, de plus de témoigner au capitaine du vaisseau mon mécontement sur la manière dont il avait agit vis à vis du pavillon du Roy. Monsieur de Nevet ne fut pas plutôt arrivé à son bord que le capitaine anglais me dépêcha un officier pour me faire des excuses. Je le reçut en présence de tout mon équipage, il me dit qu’il m’avait pris pour un corsaire insurgent et que le matin ils avaient parlé à une frégate qui avait filé ses câbles par le bout n rade de Plymouth, pour chercher pour chercher le dit insurgent semblable à mon bâtiment qui passa le 19. devant leur rade avec pavillon français ; il me dit de plus que la frégate partie de Plymouth leur avait mis un homme à bord et assurait fortement que c’était moi le dit bâtiment insurgent qu’ils cherchaient, ils s’excusèrent à nouveau de leur méprise ; ma réponse fut courte, je dis à l’officier que mon plus grand chagrin était de n’avoir que 12. canons et qu’il pria de ma part son capitaine d’être moins prompt à tirer du canon, à moins  qu’il voulut rompre la bonne intelligence qui règne entre les deux nations. Ce vaisseau venait de l’Amérique, il se nomme le Buffalo, capitaine Hugh Bromedge, il n’avait à son bord que 200 hommes en état de faire le service suivant le rapport qui m’a été fait par l’équipage de mon canot, qui avaient parlé à 12. prisonniers français qui étaient détenus à leur bord. Ils ont dit de plus qu’il y en avait 12. autres dans une autre frégate venant aussi de l’Amérique, n’ayant su cela Monseigneur qu’après le départ de l’officier anglais je n’ai pu les réclamer. J’oubliais aussi de vous rendre compte que cet officier m’avait demandé à voir ma commission, je lui ai répondu que je la lui montrerai après avoir vu celle de son Capitaine, et que je me rendrai indigne de commander un bâtiment du Roy de France, si je n’agissais autrement. Et que ce n‘était pas là notre usage, et que je ne serai pas le premier à établir cette règle. Monsieur de Nevet s’étant rendu à bord me dit de la part du capitaine anglais qu’il était très touché de cette méprise, et qu’il m’avertissait qu’il y avait deux frégates qui avaient ordre de chercher cet insurgent et de le couler à fond et que je ferai bien d’aller au devant d’elles si je les apercevais de crainte qu’elles ne m’attaquent. J’ai aussi appris qu’il y avait dans la manche 8. vaisseaux et 2. frégates qui croisaient, j’ai continué le même jour le bord du OSO jusqu’à 8. h. du soir. En effet j’ai eu connaissance de 3 autres vaisseaux qui s’étaient séparés, j’étais alors 6. à 7. lieues dans l’ESE du cap lizard. Ces vaisseaux coururent à l’Est. Ma croisière devant finir demain, et ne pouvant gagner Brest, ayant les vents contraires, j’ai pris le parti de relâcher à Saint Malo, pour rendre compte de ma croisière et de ce qui m’est arrivé. Ensuite je me rendrais à Brest, j’espère Monseigneur qu’un jour vous me confierez un bâtiment assez fort pour me venger des coups de canons, que j’ai reçus dans celui-ci, et que vous ne désapprouverez pas ma conduite dans cette circonstance. Je n’ai rien plus à cœur que de nous prouver que votre confiance n’est pas mal placée, lorsque vous m’avez fait l’honneur de me choisir pour commander cette corvette.

J’ai l’honneur d’être avec un très profond respect, Monseigneur, votre très humble et très obéissant serviteur.

 

A bord de La Favorite en rade de Saint Malo le 23 mars 1778.

Le Chevalier de Kersaint

Source : CARAN, cote MAR/B/4/137

 

Yorktown : la capture des redoutes

Source : Cin Echo n° 5

« Monsieur de La Fayette est prévenu qu’après un silence d’un quart d’heure de toutes les batteries, il partira ce soir à six heures et demie précises deux coups de bombes et deux obus de la première parallèle (…), que ce sera le signal que j'ai proposé et qui a été accepté par le général Washington pour faire déboucher les troupes américaine et française qui doivent attaquer de vive force les redoutes de la gauche de l’ennemi. ». Comme il a été rappelé dans un récent article de notre Cin-Echo, les combats d’Yorktown et de la Chesapeake ont joué un rôle décisif pour dissuader la cour de Londres de tenter de maintenir indéfiniment son règne sur les treize colonies américaines révoltées.

Cette victoire combinée, maritime et terrestre, fut le résultat de la stratégie gagnante établie par le général Washington et le gouvernement de Louis XVI, mais aussi des avantages tactiques obtenus contre les forces anglo-germaniques du Lord Cornwallis sur le champ de bataille. L’un des éléments en fut l’artillerie moderne apportée de Brest à Newport : trente-six pièces de campagne, leurs équipements et leurs munitions, furent acheminées par terre du Rhode Island à la Virginie, tandis que trente-six pièces lourdes de siège étaient transportées par bateau de Newport à la rivière James puis, de là, charriées à York sur le difficile terrain sablonneux de la péninsule. Une fois placées sur la première parallèle et augmentées d’un nombre comparable de pièces américaines, ces batteries permirent aux Alliés de mettre à mal des positions et des combattants défendus par une artillerie moins puissante. L’étape suivante consista à creuser au plus près de la ville, environ 500 mètres, une seconde parallèle. Celle-ci était presque achevée le 12 octobre, mais restait vulnérable au feu de deux redoutes (nos 9 et 10, L et K du plan) saillant à l’extrême gauche de la défense britannique. Il parut impératif au lieutenant général comte de Rochambeau et à son adjoint, le maréchal de camp baron de Vioménil, avec l’accord du général Washington, de s’emparer de ces deux points forts. L’assaut qui allait se dérouler le soir du 14 octobre fut minutieusement préparée dans le camp des alliés. Ils se partageaient ainsi la charge de le mener à bien : après une forte préparation d’artillerie, un parti de quatre cents soldats d’élite américains devait assaillir la redoute 10, tandis qu’un même nombre de chasseurs et grenadiers français s’occuperaient de la plus puissante. Vioménil, fut chargé d‘établir le plan d’action détaillé : il conduirait en personne la colonne française, tandis que La Fayette, officier de jour des forces américaines mènerait la colonne de la redoute 10. Nous n’avons pas les instructions écrites pour l’attaque française (Vioménil n’allant pas s’écrire à lui-même) ; mais les rapports ultérieurs montrent qu’il observa très exactement pour la redoute 9 la tactique qu’il avait prescrite au marquis de La Fayette.

La minute de cet ordre de conduite, conservée dans les archives personnelles du baron de Vioménil et dont les premières lignes sont reproduites au début du présent article, se poursuit comme suit :
« M. de La Fayette étant destiné à attaquer celle qui est à pic sur la rivière, il lui est ordonné de se mettre à la tête de la division qu’il doit conduire et de la diriger en colonne sur l’angle saillant de cette redoute. Il fera précéder son avant-garde par un détachement de cinquante bons tireurs, ayant chacun une grande fascine qu’ils poseront au pied des abattis et dont ils feront un rempart sur les faces dudit ouvrage pour y fusiller le plus à couvert qu’il sera possible, tandis que les troupes destinées à l’attaque s’en empareront par son saillant. « Vingt charpentiers marcheront à la suite des hommes chargés de fascines pour couper les abattis qui pourraient retarder la marche de la colonne. Deux bas-officiers intelligents précéderont encore cette colonne de quelques pas, pour découvrir les points des abattis qui auront été les plus ouverts par l’artillerie américaine, afin que la tête de la colonne soit dirigée sans le moindre retard . « Dès que M. de La Fayette sera maître de cette redoute, il la fera occuper par le nombre d’hommes qu’il croira nécessaire pour la défendre, (…) « J’ai trop d’opinion de l’expérience, du zèle et de l’intelligence de M. le marquis de La Fayette, pour n’être pas assuré qu’il suppléera avec distinction à tout ce que je pourrais avoir oublié dans cette instruction faite de la tranchée et un peu à la hâte(…) » « M. de La Fayette instruira directement le général Washington de son succès. C’est un agrément que M. de Vioménil se plaît à lui laisser ». « À la tranchée devant York, le 14 octobre à 5 heures du soir. » (Vioménil). Corrélativement, la tranchée américaine devra soutenir cette attaque :
« Ordre est donné à M. le baron de Steuben de tenir le parapet de la parallèle gardée par les Américains, aussi longtemps que durera l’attaque conduite par M. le marquis de La Fayette. (…) Concernant les autres dispositions pour la tranchée, il se conformera à ce qui a été verbalement convenu (…) » « À la tranchée devant York (...) » (Vioménil). Les généraux menèrent leurs colonnes respectives au contact. Leurs adjoints prirent la tête de l’assaut proprement dit: pour le détachement américain, Hamilton, qui avait obtenu cet honneur de Washington; les Français allaient suivre les lieutenants-colonels des deux régiments impliqués : Vincent, baron de L’Estrade, pour Gâtinais et Guillaume, vicomte de Forbach des Deux-Ponts pour Royal-Deux-Ponts. Ce dernier a laissé dans ses mémoires une relation détaillée de la prise de la redoute 9 et des cent vingt défenseurs Britanniques et Hessois du lt.-colonel McPherson. L’approche qu’il décrit suit très précisément les instructions données par Vioménil dans sa lettre à La Fayette: une section de pionniers équipés d’échelles, de fascines et de haches ouvrirent la voie à la colonne où les compagnies de Gâtinais montèrent en tête, suivies du détachement du Royal-Deux-Ponts (dans l’armée Royale, les régiments les plus anciens avaient le privilège de marcher en tête aussi bien pour l’assaut que pour les parades). L’Estrade, lt-colonel de Gâtinais, fut grièvement blessé et Guillaume de Deux-Ponts reçut une projection de graviers au visage. Charles de Lameth, l’un des aides de camp de Rochambeau, avait obtenu la permission de les assister et, précédant la colonne, fut blessé gravement successivement aux deux jambes. (Heureusement pour lui, le chef chirurgien décida de prendre le risque de laisser faire la nature au lieu de l’amputer). Deux capitaines de Gâtinais, Clément de Berthelot, tué sur le champ et Jean de Sireuil (qui devait mourir deux mois plus tard de ses blessures) y perdirent la vie. Il y eut en tout quinze morts et soixante dix-sept blessés chez les attaquants, dix-huit tués et cinquante prisonniers parmi les cent vingt défenseurs anglais et hessois. Gâtinais, en conséquence de son privilège de mener l’attaque, souffrit les pertes les plus fortes (quatorze tués et quarante-deux blessés). Royal-Deux-Ponts eut entre un et trois morts et quatorze blessés ce jour-là. Il y eut en outre quinze soldats tués ou blessés dans les troupes de soutien (six pour Agenais et neuf pour les autres compagnies de Gâtinais). La redoute 10 tenue par quarante-cinq hommes aux ordres du major James Campbell fut enlevée sans même s’attarder à écarter les obstacles dans une attaque digne de la “furia francese” par les Américains d’Alexander Hamilton, tandis que John Laurens parvenait à entrer par l’arrière et capturer lui-même Campbell. Neuf Américains furent tués et trente et un blessés; les défenseurs perdirent huit tués et vingt prisonniers.

Le lendemain, les deux redoutes étaient incorporées à la seconde parallèle. Quelques cent quarante bouches à feu se livrèrent jour et nuit à un feu roulant quasi incessant contre l’ensemble du dispositif anglais maintenant très proche. Lord Cornwallis tenta une sortie qui fut sans résultat significatif, puis fut empêché par un orage de s’échapper en franchissant la rivière. La situation devenait intenable pour ses unités, écrasées sous les boulets et les bombes au milieu même de la ville. Il n’eut servi à rien de sacrifier plus de monde. Le 17 octobre, un tambour anglais parut, battant la chamade, suivi d’un officier agitant un mouchoir blanc. Le général anglais proposait un cessez-le-feu pour négocier une reddition. Les négociations furent menées entre deux de ses officiers et, pour les Alliés, John Laurens représentant Washington et le vicomte de Noailles représentant Rochambeau. Le capitaine de vaisseau Liberge de Granchain œuvra aux traductions nécessaires. Après la capitulation de Cornwallis, il convenait d’annoncer la victoire et porter les drapeaux capturés à la Cour de France. Rochambeau désigna à cet effet deux chefs d’unité s’étant particulièrement distingués personnellement au combat : le duc de Lauzun, pour son brillant engagement du 5 octobre contre la cavalerie de Tarleton à Gloucester, (il mit à la voile le 21) ; et, trois jours plus tard, le vicomte de Forbach des Deux-Ponts pour sa conduite lors de la prise des redoutes. Deux années plus tard, le 3 septembre 1783, la signature à Versailles du traité de paix, amenait toutes les nations européennes à suivre l’exemple donné par la France dès 1778 en reconnaissant à leur tour l’indépendance américaine.

Source: http://www.cincinnatidefrance.fr/histoire/171-yorktown-la-capture-des-redoutes

Carton  1348 n°19, CARAN, MAR/B/4/137

Lettre du Roi à l’amiral de France, le Comte d’Orvilliers (déclaration des hostilités)

10 juillet 1778 

Mon Cousin,

L’insulte faite à mon pavillon par une frégate du roi d’Angleterre envers une frégate la Belle Poule, la saisie faite par une escadre anglaise au mépris du droit des gens de mes frégates La Licorne et la Pallas, et de mon lougre le Coureur, la saisie en mer et la confiscation des navires appartenant à mes sujets, faites par l’Angleterre contre la foi des traités ; le trouble continuel et les dommages que cette puissance apporte au commerce de mon royaume et de mes colonies de l’Amérique, soit par des bâtiments de guerre, soit par des corsaires dont elle autorise et excite les dépravations : tous ces procédés injurieux et principalement l’insulte faite à mon pavillon, m’ont forcé de mettre un terme à la modération que je m’étais proposé, et ne permettent pas de suspendre plus longtemps les effets de mon ressentiment . La Dignité de ma couronne et la protection que je dois à mes sujets exigent que j’use enfin de représailles, que j’agisse hostilement contre l’angleterre et que mes vaisseaux attaquent et tachent de s’emparer ou de détruire tous les vaisseaux anglais, frégates ou autres bâtiments appartenant au Roi d’angleterre et qu’ils arrêtent et se saisissent pareillement de tous les navires marchands anglais dont ils pourront avoir l’occasion de s’emparer : je vous fais donc cette lettre pour vous dire qu’ayant ordonné en conséquence aux commandants de mes escadres et de mes ports, de prescrire aux capitaines de mes vaisseaux de courir sus à ceux du Roi d’angleterre, ainsi qu’aux navires appartenant à ses sujets, de s’en emparer et de les conduire dans les ports de mon royaume. Mon intention est qu’en représailles des prises faites sur mes sujets par les corsaires et les armateurs anglais, vous fassiez délivrer des commissions de courses à ceux de mes sujets qui en demanderont, et qui seront dans le cas d’en obtenir en proposant d’armer des navires de guerre avec des forces assez considérables pour ne pas compromettre les équipages qui seront employés sur ces bâtiments.

Je suis assuré de trouver dans la justice de ma cause, dans la valeur de mes officiers et des équipages de mes vaisseaux, dans l’amour de tous mes sujets les ressources que j’ai toujours éprouvé de leur prix, et je compte principalement sur la protection du Dieu des Armées ; et la présente n’étant pour autre fin, je prie Dieu, qu’il vous ait, mon Cousin, en sa sainte et digne garde.

 Ecrit à Versailles le 10 juillet 1778 

(Signé) Louis 

(et plus bas) de Sartine

 

Tableaux des pertes en navires 

 

 

 

 Source:  Allen J., Battles of the British Navy, Vol 1, London: Henry G. Bohn, York Street, Coven Garden, 1852, p 357.

  

   

 Source: Troude O., Batailles navales de  la France en 2 tomes, publié par P. Levot, Paris,
Challamel Aîné Editeurs, 27 rue de Bellechasse et 50 rue des Boulangers, 1867,  p 244.