0h.50m. P.M.,  Zone 3 .

 

 

Quinze minutes après le Tonnant, le Bellerophon, son matelot arrière, vient couper la ligne alliée, court droit sur l’ Aigle et prend  sa vergue de misaine dans la grand vergue de ce dernier.

  Le Bellerophon passe entre le Montanez et le Bahama et fond sur l'Aigle, d'après D. G. M. Gardner

Le navire britannique est aussi engagé par le Monarca à bâbord, qui vient de hisser à nouveau ses couleurs, considérant que sa reddition ne s’est pas faite dans les règles. Trois autres navires ouvrent le feu sur lui, le Montanez , le français Swiftsure sur son arrière tribord, et le Bahama, avec ses canons avant.

 

 

 

Vers 1 h. P.M. son grand mat de hune et son mat de hune de misaine sont coupés, et le grand hunier et la voile de perroquet prennent feu du fait des grenades à main que les soldats français lancent des hunes de l’ Aigle. Au même moment, le Colossus passe à tribord du Swiftsure qui vient juste de virer et se retrouve vergue à vergue avec l’Argonaute. Une vive canonnade s’engage alors entre le deux navires. Après dix minutes, l’Argonaute peut libérer ses vergues, et après une  brève escarmouche avec le Revenge partir vers Cadix. Le Colossus est alors engagé sur son flanc bâbord par le français Swiftsure, et par le Bahama sur son avant bâbord.

  La bataille de Trafalgar, situation à 13 h. Tableau de Nicholas Pocock

A 1 h. 40 m. P.M. l’ Aigle qui a essayé à deux reprises mais en vain d’aborder son adversaire se laisse dériver. Le Bellerophon tire quelques coups vers le Monarca qui, immédiatement abaisse ses couleurs pour la deuxième fois  et est cette fois capturé.

 

 

2h. P.M., Zone 3

 

►Sous les volées du Colossus, le Swiftsure se laisse culer, et s’efforce de virer sous sa poupe; mais ce dernier virant encore plus vite évite une grande partie de la volée, avant de tirer à son tour sa volée tribord qui fait tomber le mat d’artimon du Swiftsure. Ayant peu après perdu son grand mât, le Swiftsure fait signal qu’il se rend. Le Bahama  qui vient de perdre son grand mat abaisse lui aussi ses couleurs et se rend au Revenge. 

►Derrière le Colossus, l’anglais l’Achille après être passé sur l’arrière du Montanez lofe et l’engage. Après moins d’un quart d’heure le Montanez fait une embardée et s’éloigne. l’Achille trouve alors sur son chemin l’Argonauta. Le 74 anglais se porte sur l’avant bâbord du 80 espagnol et un combat rapproché s’ensuit qui dure une heure. L’Argonauta essaie maintenant d’établir sa grand voile pour s’échapper mais ayant manqué en cela il cesse de tirer, ferme ses sabords et abaisse ses couleurs.

LAchille va ensuite engager un duel avec le Berwick jusqu'à la reddition de ce dernier au bout de plus d’une heure.

Le Revenge vient à son tour couper la ligne ennemie, et se placer sur le travers de l'Aigle. La boom du foc de ce dernier se prend dans son hunier de misaine. Avant que les deux bateaux ne puissent se séparer, le Revenge tire deux bordées sur les joues de l'Aigle. Le Revenge continue ensuite sa route et est alors  pris comme cible par le Principe-de-Asturias. 

►2 h. P.M., le Dreadnought entre en action et reçoit le reddition du San-Juan-Nepomuceno, qui engagé successivement par le Tonnant, le Bellerophon et le Defiance n’est plus en état de se défendre. Sans essayer de prendre possession du 74 espagnol, le Dreadnought  poursuit sa route et, avec l’aide du Thunderer se porte au secours du Revenge en engageant le Principe-de-Asturias. Le français Neptune engage à son tour le Thunderer. Le Principe-de-Asturias, vire alors en direction du nord-est vers Cadix.

Le grand mat, le mat d’artimon et le beaupré du Thunderer ont été touchés, mais il n’y a pas d’autres dommages matériels. Ses pertes sont de deux marins et deux marines tués et un maître d’équipage, un aspirant, neuf marins et un marine blessés. Le Dreadnought a ses mats touchés par des tirs, mais aucun enlevé. Ses pertes se montent à six marins et un marine tués, et un lieutenant, deux aspirants, 19 marins et quatre marines blessés.

Sur le Principe-de-Asturias, au moment où il vire vers Cadix, les dégâts et pertes sont sévères. Tous les mâts du trois ponts espagnol ont été plus ou moins endommagés ce qui explique le fait que ses mâts principaux et la misaine n’aient pas résisté à la tempête qui s'est ensuivie. Les pertes en hommes sont de 41 tués et 107 blessés, y compris l'Amiral Gravina lui-même, au bras gauche. Il sera ensuite amputé, mais trop tard pour le sauver.

Son gréement et ses voiles trop abîmés pour lui permettre de poursuivre le Principe-de-Asturias, le Défiance vire vent debout vers l’Aigle, dont l'état l'a empêché de faire voile, lui aussi. Il l’aborde sans rencontrer beaucoup de résistance, et prend possession de la poupe et du gaillard, affale les couleurs françaises et  hisse les couleurs anglaises,  quand, soudain un feu intense de mousqueterie surprend les abordeurs,. Les Anglais sont repoussés à bord de leur navire. Le Defiance se place à moins de 50 mètres, et pilonne l’Aigle pendant 25 minutes avant de repartir à l’abordage et de sécuriser enfin sa prise. Plus tard il reçoit la reddition du San Juan Nepomuceno, abandonné à la dérive par le Dreadnought.

►Il est 3 h. 25 P.M. quand le Swiftsure anglais ouvre le feu sur l’Achille français qui tirait sur le Belleisle. L’Achille s’éloigne alors suivi par le Swiftsure. 

 

A ce moment 11 des 19 navires de la seconde ligne alliée se sont déjà rendus et sept se sont enfuis.

 

►Quand le Polyphemus s'avance à son tour au vent de l’Achille français, ce dernier a cessé de tirer. Le Polyphemus  l’épargne alors et part assister le Defence qui a engagé le San Ildefonso dont il obtient la reddition après une heure de combat.

Le trois ponts Prince a viré pour venir entre lAchille et le Swiftsure qui part à la recherche d’un autre adversaire.

 Dans l'épaisse fumée qui réduit la visibilité, le fracas des canons se mêle aux hurlements des blessés. La bataille n'est qu'une suite de combats individuels. Sur les ponts, gisent les corps mutilés par les canonnades et les grenades. Dans les batteries, les lourds boulets ont décimé les servants des pièces. Les pompes n'arrivent plus à évacuer l'eau. 

 

 

16 h 15 le HMS Belle Isle au premier plan , à gauche la frégate HMS Naïad, à droite avec un seul mât le HMS Royal Sovereign, à droite rasé et en feu l’Achille, derrière au fond le HMS Victory