►2h. P.M. : Zone 2 :

 

 

► Le Neptune passe sur l’arrière du Bucentaure et lui envoie une bordée qui emporte par dessus bord grand mât et mât d’artimon, et tue ou blesse un grand nombre d’hommes. Le Leviathan dans le sillage du Neptune crache sa volée à moins de 30 mètres de la poupe du français, et le Conqueror fait de même.

►Le Neptune se retrouve ensuite derrière le Santisima-Trinidad dont le grand mât et le mât d’artimon tombent dans un grand bruit. 


Le Neptune lofe alors le long du Santisima-Trinidad sous le vent, pendant que le Conqueror, avec ses canons tribord, entretient un feu de loin sur lui au vent. Vers 2 h. 30 m. P.M. le mat de misaine de l’espagnol tombe à son tour, et le quatre ponts se retrouve sans moyen pour manœuvrer. Laissant le Santisima-Trinidad, le Leviathan part droit au nord-est, au devant de l'avant-garde de la flotte combinée qui est en train de virer, comme pour prendre entre deux feux la colonne anglaise sous leur vent.


3h00 PM. , le San-Augustin, un 74 espagnol a l’air désireux de se mesurer à lui. A moins de 100 mètres, il met son gouvernail à tribord dans l’espoir de prendre le Leviathan en enfilade. Déjouant la manœuvre, le Leviathan envoie sa volée avant son adversaire avec une admirable précision, à moins de 50 mètres, dans le flanc tribord du San-Augustin. Le mat d’artimon de l’espagnol s’écroule avec ses couleurs. Le Leviathan, vire à nouveau et aborde l’espagnol sur tribord d’une telle façon que la bôme d’étai de ce dernier se prend dans le gréement tribord du mat principal du premier, exposant le pont supérieur du San-Augustin aux caronades de poupe et aux marines du Leviathan. Un tir rapide et bien dirigé amène les espagnols à descendre et le Lieutenant John Baldwin, troisième lieutenant du Leviathan, à la tête d’une partie des marins et des marines, passe à l’abordage, et l’emporte sans autre opposition.

 


 

 ► Le 74 britannique, laisse la prise à elle-même, car l’Intrépide est venu l’assaillir, et cherche à l’aborder du coté tribord. Mais après un échange de tirs, il vire pour affronter l’Africa.

  3h.30m. PM, le Bucentaure navire amiral, baisse ses couleurs, et est capturé par le Conqueror.   

  

Le Bucentaure par Auguste Mayer entre peut être le Leviathan et le Conqueror. (Musée de la Marine)

 ► Les vaisseaux démâtés, collés les uns aux autres, dérivent lentement. 

Par Constable

 Collingwood est maintenant hors d'affaire. Un puissant groupe anglais comprenant le Mars, le Tonnant, le Colossus, le Bellérophon, et le Polyphemus, a dégagé le Royal Sovereign et le Belle Isle. Les vaisseaux français le Fougueux du Capitaine Baudoin, mort au combat, l’Algesiras de l'Amiral Magon, tué aussi, le Pluton, l’Aigle, le Berwick, et l’Achille qui tout à l'heure sautera comme l’Orient à Aboukir se sont défendus jusqu’au bout de leurs forces. Il leur à manqué de bons artilleurs.

 

► Zone 4 :L'avant-garde ne vient au combat que deux heures après le premier tir.

 

► A l'ouverture du feu, les 10 vaisseaux commandés par le contre-amiral Dumanoir ont continué leur route vers le nord malgré les signaux du Bucentaure à 1 h. P.M. Un quart d'heure plus tard, Villeneuve envoie l'ordre de virer de bord. Seul le San Augustin, comme nous l’avons vu est revenu vers le combat. L’Amiral Dumanoir, avec neuf vaisseaux, six français et trois espagnols, ne répond aux signaux de Villeneuve qu’aux environs de 2 h.00 P.M.. Le virement est laborieux, et ils ne sont que six à continuer amure tribord, car le Héros, le San Francisco de Asis et le Rayo ignorant ses ordres, vont très vite virer au nord vers le refuge que constitue Cadix.

► Le Formidable suivi du Scipion, du Duguay-Trouin, du Mont-Blanc, serre maintenant le vent, défilant à petite allure le long du champ de bataille, tiraillant çà et là. Infernet qui commande l’Intrépide, a prit son parti, et est sorti de la ligne en virant sur bâbord. Le Neptuno commandé par Valdes l'imite sans hésiter. Les deux vaisseaux courent sus ensemble au milieu des navires ennemis. L’Ajax et  l’Agamemnon à l’arrière de la colonne anglaise se placent aussitôt entre l’Intrépide et la colonne de Dumanoir pour empêcher toute tentative de secours.

► Alors qu’il vient juste de sécuriser sa capture, le Léviathan se voit canonné par l’Intrépide. Ils échangent des bordées jusqu'à ce que l’Intrépide vire pour affronter l’Africa qui s‘approche rapidement. Il est  3 h. 20 P.M.

► Le 64 Africa, qui avait perdu de vue la flotte pendant la nuit, se trouve au début de la bataille sur l’avant bâbord du Victory et fait pratiquement face à l’avant garde de la flotte combinée. Le Capitaine Digby se précipite vers la flotte combinée, échangeant des bordées avec chaque navire de la flotte franco-espagnole, et vire devant le Santisima-Trinidad. Ne recevant aucun tir et ne voyant aucune couleur hissée, le Capitaine Digby en conclut que le quatre ponts s’est rendu, et envoie le Lieutenant John Smith pour en prendre possession. Quand le lieutenant arrive sur le pont espagnol, et demande à l’officier qui s’avance vers lui, si le Santisima-Trinidad s’est rendu, l’espagnol répond , " Non, non," indiquant dans le même temps un vaisseau espagnol et quatre français qui passent au vent. L’officier espagnol l’autorise à retourner sur l’Africa.

► Après trois quart d’heures de combat avec l’Intrépide, lAfrica est désemparée et n’évite la reddition que grâce à lOrion qui vire alors sous la poupe du navire français et vient se placer sur son avant, entre lui et l’Africa, et maintient une si puissante et précise canonnade que en moins d’un quart d’heure le grand mat et le mat d’artimon de l’Intrépide déjà maltraités par l’Africa, tombent par dessus bord. La proximité du Conqueror, et l’approche de l’Ajax et de l’Agamemnon, ne laissent à l’Intrépide d’autre alternative que d’abaisser ses couleurs. C’est ce qu’il fait à 5 P.M., ayant été fortement endommagé et ayant subi des pertes, évaluées d’après ses officiers à près de 200 tués ou blessés.

► Infernet , conduit en Angleterre, et bientôt échangé,  fut, avec le capitaine Lucas, présenté à l’Empereur à Saint-Cloud. « Si tous mes vaisseaux, leur dit-il, s’étaient conduits comme ceux que vous commandiez, la victoire n’aurait pas été incertaine.  »

► C’est au milieu de cette confusion que le Britannia, l’Agamemnon, l’Orion, et l’Ajax viennent au devant des navires français et espagnols, qui ont viré. Le Britannia engage brièvement le San-Francisco-de-Asis, puis le trois ponts Rayo. l’Agamemnon et l’Ajax échangent, eux aussi, quelques bordées avec certains des navires alliés.

► Sur les dix vaisseaux de l’avant-garde, l’Intrépide, le Neptuno et le San-Augustin sont les seuls navires qui n’ont pas cherché à fuir. Le San-Francisco-de-Asis  a raisonnablement refusé le combat au Britannia. Le Héros, dont le capitaine a été tué, mais qui n’a subit que très peu de pertes, n’a semble t’il pas fait beaucoup d’effort pour se trouver un adversaire à sa taille. Sur le Rayo, les pertes ne sont que de 4 tués et 14 blessés.

► La remontée au vent de Dumanoir offre au Minotaur et au Spartiate une opportunité, qu’ils ont attendue en vain, en tant que les deux derniers navires de la colonne au vent.. Vers 3 h. 10 m. P.M., laissant l’Orion aux prises avec l’Intrépide ayant serré le vent armure bâbord, ils échangent des bordées avec le Formidable, le Duguay-Trouin, le Mont-Blanc, le Scipion, et le Neptuno beaucoup plus en arrière. A 4 P.M. les deux vaisseaux britanniques, se rapprochent du 80 espagnol, qui après s’être très courageusement défendu seul, se rend vers 5 h. 10 P.M. après avoir perdu son mat d’artimon, et ses petit et grand mats de hune, et subit de sérieuses pertes en hommes.

► Dumanoir et ses quatre navires passent, sans chercher à venir en aide ni à l’Intrépide ni au Neptuno. Ils échangent des tirs avec  l’Ajax et l’Agamemnon, mais refusent le combat et continuent leur chemin vers  l’Atlantique. " Pour ne pas ajouter inutilement au triomphe des ennemis de l'Empereur " expliquera t il. Quinze jours plus tard, sous le cap Vilano, non loin de la Corogne, Dumanoir et ses quatre vaisseaux seront capturés par le Commodore Strachan.

 

► Au même moment, le Victory flotte avec son avant au nord, le Bucentaure, à l’état de ponton sur son coté au vent, à deux ou trois encablures, et le  Santisima-Trinidad, une autre épave, à une distance un peu plus grande sur son coté sous le vent. A trois quart de miles derrière le Victory, se trouve le Téméraire avec ses deux prises : le Redoutable  et le Fougueux. Le Royal-Sovereign, avec seul son mat de misaine debout, se trouve sous le vent du Téméraire à une courte distance, et est en train de passer sa prise démâtée, le Santa-Ana à la frégate Euryalus.

 Le Santisima-Trinidad dont les pertes furent importantes est capturé officiellement à 5 h. 30 P.M., heure où le Prince l’aborde et le prend en remorque.