Rapport français de Trafalgar paru dans le Moniteur
"Les manœuvres de la marine impériale complètent, dans l’atlantique, celles de la grande armée impériale en Germanie. La flotte anglaise est anéantie, Nelson n’est plus. S’indignant de devoir rester inactifs dans les ports alors que nos frères d’armes sont en train de conquérir des lauriers en Germanie, les Amiraux Villeneuve et Gravina se sont lancés en mer pour combattre les Anglais. Les Anglais étaient supérieurs en nombre, 45 contre nos 33, mais qu’est ce que la supériorité numérique pour des hommes décidés à vaincre ?
L’amiral Nelson a tout fait pour éviter le combat ; il espérait fuir en méditerranée, mais nous l’avons poursuivi et rejoint à Trafalgar. Français et Espagnols rivalisaient pour être les premiers à entrer en action. Les Amiraux Villeneuve et Gravina étaient tous deux impatients d’aborder le Victory, le navire amiral anglais. La chance, toujours favorable à l’Empereur, ne favorisa ni l’un ni l’autre, ce fut le Santissima Trinidad qui fut l’heureux élu. En vain l’Amiral essaya de fuir le combat. L’Amiral Cisnerosempêcha sa fuite, et lança ses vaisseaux sur l’Amiral anglais. Le vaisseau anglais était un 136 canons, le Santissima Trinidad simplement un 74. Lord Nelson adopta une nouvelle stratégie: effrayé à l’idée de nous combattre selon la méthode ancienne, car il savait que nous aurions alors l’avantage, comme l’a prouvé notre victoire sur Sir Robert Calder, il essaya une nouvelle méthode de combat. Pendant un court moment cela nous déconcerta, mais rien ne peut déconcerter bien longtemps l’armée impériale de sa Majesté. Nous dûmes combattre trois heures de cette manière : Les Anglais commençaient à être démoralisés. Ils pensaient ne pas pouvoir nous résister ; Nos braves marins, lassés de cette manière de combattre, se lancèrent à l’abordage au cri de "à l’abordage!". Leur élan fut irrésistible."
Source : The Naval Chronicle, Vol. XIV, July to December 1805, p 377.