HMS Royal Sovereign

 Amiral Cuthbert Collingwood

Capitaine Edward Rotherham  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vaisseau trois ponts de premier rang de 100 canons, 56 mètres de long, 16 mètres de large, 6.8 mètres de creux, 2175 tons de déplacement, équipage 875 hommes, construit à Plymouth et lancé en 1787. Armement : 28 canons de 32 livres, 28 canons de 24 livres, 54 canons de 12 livres.

 

 

 

Midi : Le  Royal Sovereign coupe la ligne allié.

 

► Avec sa coque tout juste nettoyée avant son arrivée à Cadix, le Royal Sovereign en tête de la ligne anglaise sous le vent est bien meilleur marcheur dans le petit vent du jour que les autres navires. Il est le premier au contact, au niveau du Santa Ana et du 74 français le Fougueux, qui ouvrent le feu et va recevoir à courte portée, outre leurs bordées, celles du 80 canons l’Indomptable, du  Pluton et des espagnols San Justo et San Leandro 

 Au moment ou le Royal-Sovereign va passer entre les deux navires ennemis, le Vice-amiral Collingwood crie à son capitaine: "Rotheram, que ne donnerait pas Nelson pour être ici ! " Et, par une singulière coïncidence, Lord Nelson, au moment où il a vu son ami dans cette position, s’est exclamé: " Voyez comme notre noble  compagnon Collingwood mène son navire à l’attaque." 

► Le Fougueux force l’allure pour fermer l’ouverture, mais il est trop tard, le Royal Sovereign s’engouffre dans la brèche, arrive sur le Santa Ana, et l'écrase d'une bordée d'enfilade de ses canons doublement chargés avec une telle précision que d’après les témoignages des officiers espagnols, il tue ou blesse plus de 400  hommes et met hors d’état 14 de leurs canons.

 

  Puis il l'engage vergue à vergue, et concentre sur lui le feu de ses trois batteries.Entre les deux trois-ponts, une vigoureuse canonnade se poursuit.

► Le Royal Sovereign est toujours exposé aux tirs de plusieurs adversaires. Le Fougueux, ayant viré, canonne son arrière. Sur l’avant du navire anglais, à environ 400 mètres, se tient le  San Leandro, cependant que sur son coté tribord, à moins de 300 mètres, se trouvent le  San Justo et l’Indomptable. Le feu de tous ces navires est si nourri que les hommes du Royal Sovereign voient certains boulets se télescoper. Enfin, d'autres navires anglais dont le Belleisle arrivent, et les quatre deux-ponts alliés s’éloignent, laissant le  Royal Sovereign face à face avec le Santa-Ana dont les canonniers vont se montrer bien moins efficaces que les anglais. En peu de temps, le trois ponts espagnol perd son mât d’artimon, et au bout d’une heure et quart, ses trois mâts étant passés par dessus bord, le Santa Ana va se rendre au Royal Sovereign. Il est 2h. 15m. P. M..

► Le Royal Sovereign a un lieutenant, son bosco, un lieutenant de Marines, deux aspirants, 29 marins et 13 Marines tués, deux lieutenants, un lieutenant d'infanterie de marine, un maitre d'équipage, quatre aspirants, son maître d'équipage, 69 marins et 16 Marines blessés. Il a perdu son mat de misaine et son mat principal, ainsi que la vergue de hune du mat de misaine.

► Quand il est informé de la blessure de Nelson, et réalisant qu'il lui faudrait sans doute prendre le commandement Collingwood fait signal à la frégate Euralyus de prendre le Royal Sovereign devenu peu manœuvrant en remorque. Le Royal Sovereign va continuer à échanger des tirs avec l'avant-garde de la flotte combinée sous le commandement de l'Amiral Dumanoir jusque vers 4 h. 30 P.M..

► A 4 h. 40 P.M. , quand il apprend la mort de Nelson, et voyant que la tempête se lève, Collingwood donne le signal à tous les vaisseaux de venir au vent bâbord amure et de prendre en remorque les navires désemparés ou capturés. Le Royal Sovereignn n'est plus manœuvrant; il est très endommagé et n'a pratiquement plus de mât lui permettant de faire des signaux. Collingwood  décide vers 6 h. de passer sa flamme sur l'Euralyus et de prendre une nouvelle fois le Royal Sovereign en toue. Le HMS Neptune va prendre la relève le 22 Octobre, et être remplacé par le HMS Mars le 23 Octobre.

Le Royal Sovereign retournera  en Méditerranée l’année suivante pour servir et assurer le blocus de Toulon jusqu’en 1812, où il est transféré à la flotte de la Manche. En avril 1814 Louis XVIII embarque à son bord à Douvres pour Calais. Après son désarmement, il est utilisé comme navire de service dans le port de Plymouth, avant d’être renommé HMS Captain en août 1825. Devenu ponton il est finalement détruit en 1841.