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Armement et classement des frégates

 

 

En France, à la différence des vaisseaux (au début du XVIIIème, on appelle  vaisseau tout bâtiment à plusieurs ponts portant sur le pont inférieur des canons d'au moins 18 livres) qui sont classé en fonction du nombre de canons, les frégates sont définies par le calibre de leurs canons. En Angleterre les frégates comme les vaisseaux à deux ou à trois ponts, sont classées en fonction du nombre de canons . 

La référence de classification des pièces de marine est le poids du projectile tiré. Ainsi, une pièce dite de 24 livres tire un boulet de fonte qui pèse à peu près 24 livres. Les types de canons varient des petits canons de 4 livres aux canons massifs de 24 livres, pesant 3 tonnes.


La livre anglaise est plus légère que la livre française:

• le canon de 24 livres anglais valait un canon de 21 livres français,
• le canon de 18 livres anglais valait un canon de 16 livres,
• le canon de 12 livres, un canon de 10,5 livres.

En 1778, une ordonnance fixe  les nouvelles proportions à donner aux canons de fer et pour la première fois apparaissent des pièces courtes destinées à armer les frégates. Seuls sont donc concernés les calibres de 12, 8, 6 et 4 livres. L'ordonnance de 1786 ne conserve les pièces courtes que pour les 8, 6 et 4 livres. En 1820, les progrès de la métallurgie ont permis de diminuer considérablement le poids des pièces. A l'initiative du baron Tupinier, il est décidé d'embarquer sur les nouvelles frégates une artillerie de 30 livres.  Le canon de 30 livres se décline en versions courtes et longues. En 1824, les calibres de 8, 6 et 4 livres sont définitivement abandonnés.

Les équipes de pièce comportent de 6 à 14 hommes. En plus des servants chaque équipe comporte un pourvoyeur, souvent un mousse  dont le rôle consiste essentiellement à approvisionner les pièces en gargousse.

 D'après René BURLET ( Neptunia n° 252-décembre 2008 )

Sur une frégate de 12 il fallait donc 130 hommes pour servir les 13 canons de chaque batterie, la moitié de l'équipage. Le service des canons placés sur les gaillards présente un risque considérable car les hommes ne sont pratiquement pas protégés, notamment contre les tirs de mousqueterie venant des hunes. 

En 1779, apparaît un canon de petite taille mais de gros calibre, développé et produit dans la fonderie Carron, en Angleterre. Ces canons, connus sous le nom de carronades en anglais et caronades en français, changent les tactiques d'artillerie navale. La caronade est plus facile à manœuvrer, plus légère, car avec la moitié du poids et de la longueur d'un canon normal, elle tire des boulets de la même taille, ce qui permet aux navires de porter plus de canons sans addition de poids.  Une équipe de 4 hommes suffit à la servir. En France le canon-obusier ne sera adopté qu'en 1786. Cette année là une ordonnance prévoit des obusiers de vaisseau de 36, 24 et 18 livres.. L'obusier de vaisseau deviendra rapidement la "caronade obusier, puis sous la révolution " la caronade" ( source G. Piouffre, l'artillerie de marine des origines à nos jours, www.bateau modèle.com)