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La frégate légère.

 

Parallèlement aux frégates à deux ponts qui ont de mauvaises qualités nautiques et dont la batterie basse est souvent inutilisable par mer forte, on construit en effet des frégates légères, qui ne portent des canons que sur le pont et les gaillards et se montrent très supérieures en vitesse et en légèreté de manoeuvres tout en conservant une puissance de feu non négligeable. 

Le règlement du 4 juillet 1670 en donne la définition suivante : 

"Les frégates légères de 8 à 16 pièces de canons n'auront qu'un tillac, les plus grandes pourront avoir un petit château sur l'avant pour couvrir les cuisines et le corps de garde (gaillard d'arrière), prolongé comme il conviendra."



source : Musée de la Marine

En 1680, elles en portent au moins 14. En dessous, ce sont des corvettes. Elles jaugent 220 tonneaux pour les plus petites de 70 pieds ( 22  mètres ) de long et 500 tonneaux pour les plus longues de 100 pieds ( 32 mètres). Elles peuvent porter jusqu'à 26 canons de 6 livres, et embarquent environ 150 hommes.   

 

     D'après Boudriot, La Frégate, Marine de France, Éditions Ancre,1992. 

Bâtiment aux dimensions modestes, la frégate légère ne possède qu'une seule batterie. En diminuant la hauteur de ses œuvres mortes (parties situées au-dessus de la flottaison), on a pu placer les canons suffisamment haut pour qu'ils restent utilisables dans presque toutes les conditions. Ses qualités de vitesse et de manœuvrabilité en font un navire polyvalent apprécié par la marine royale. Entre 1659 et 1744, Boudriot recense 56 frégates légères, armées de 10 à 34 canons.

 

L’Aurore, frégate légère de 18 canons de 6 livres mise en chantier au Havre par Philippe Cochois en 1697.

 Musée national de la Marine

 

 source : http://troisponts.wordpress.com/

De leur coté, les Anglais ont préféré modifier leurs frégates à deux ponts en supprimant la batterie basse. L'insuffisance de ces frégates à deux ponts se manifeste pleinement au cours de la guerre de Succession d'Espagne (1702-1713). Avec l'entrée en guerre de la France, la moyenne annuelle des navires marchands capturés passe alors de  150 à 500, essentiellement du fait de la supériorité des frégates légères sur les frégates à deux ponts chargées d'escorter les convois.