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Frégate de 18
Jusqu’en 1779 l’armement standard sur une frégate est le canon de 12 livres, mais Grande Bretagne et France travaillent depuis longtemps à développer une frégate plus lourde avec une batterie de 26 ou 28 canons de 18 livres. En juin 1757, le capitaine de vaisseau Shirley avait adressé à l'amirauté britannique, le plan d'une frégate de 44 m de long pour 11 m de large, portant 28 pièces de 18 livres en batterie et 12 de 9 livres (équivalents aux canons français de 8 livres). En France le sous-constructeur brestois P. Lamothe propose en 1762 une frégate de 47 m de long et de 12 m de large. Trente canons de 18 livres prendront place dans une batterie située à 2,40 m au-dessus de la flottaison et vingt pièces de 8 livres armeront les gaillards. Cette frégate surclasserait toutes les frégates en service, mais aussi les vaisseaux de 50 canons. A cette époque, la guerre de sept ans est sur le point de se terminer et notre marine n'a plus les moyens de mettre en chantier des navires aussi coûteux. En Amérique, la jeune marine, pour compenser la pénurie de canons dont elle souffre, doit utiliser toutes les pièces disponibles pour armer ses frégates. Les premiers bâtiments de l'U.S. Navy reçoivent ainsi une artillerie composée de canons anglais et français de calibres divers. En principe, ces frégates ne devraient porter que du 12 en batterie, mais nécessité oblige, on place aussi quelques canons de 18. Certaines unités comme l'Alliance de 1777 ne recevront même que des pièces de cette force. La formule qui se révèle excellente ne laisse pas l'amirauté britannique indifférente.
C’est en 1780 qu'apparaît en Angleterre, la frégate de 38 canons, en tant que classe. En moins de deux ans, cinq navires sont lancés, d’environ 141 pieds (43 mètres) de long et 946 tonneaux. Elles se nomment, Arethusa, Latona, Minerva, Phaëton, et Thetis. La Minerva est la première lancée à Woolwich le 3 juin 1780. Elle porte 28 canons de 18 livres sur le pont principale. L’armement des gaillards prévoyait 10 six livres, 8 caronades de 18 livres et 14 pierriers, et un équipage de 270 hommes. Les frégates plus anciennes de 36 canons sont adaptées, le tonnage passant à 880 tonneaux, et le calibre des canons passe de 12 à 18 et de 6 à 9.
Pour faire face à ces nouvelles frégates de 18 anglaises, la France construit en 1782 la Vénus qu'elle fera suivre, par sept autres frégates de ce type. Ces frégates de la classe Hébé , d'après un dessin de Jacques-Noël Sané, de 1063 tonneaux, portent 26 canons de 18 livres et 8 canons de 8 livres. A partir de 1786, les dessins de Sané sont utilisés pour la grande majorité de ces frégates. La marine révolutionnaire incapable de mener une guerre d'escadres, se tourne vers la guerre de course, qui oblige l'adversaire à renforcer les escortes de ses convois marchands. Ces fortes frégates portant des canons de 18 livres en batterie, sont les bâtiments les mieux adaptés à ce service. En 1790, quinze frégates de dix-huit sont à flot et trois autres sont sur cale. Entre 1793 et 1795, vingt-deux autres unités sont mises en service. A partir de 1806, 8 caronades de 24 livres sont ajoutées. Les frégates de 18 livres avaient une longueur de 47,3 mètres, pour une largeur de 12,7 mètres et un tirant d’eau de 5,3 mètres. Elles embarquaient 300 à 315 hommes d’équipages.
La Pomone
Construite en 1803 à Gênes, elle fut conçue d'après les plans de Sané. Le 29 novembre 1811, elle se mesura à deux frégates anglaises et, après avoir perdu ses mâts dans le combat, fut contrainte à amener ses couleurs.
-longueur : 46 m, largeur : 11,7 m, creux au milieu : 6,2 m
-armement : - batterie : 28 canons de 18 livres,
- gaillard arrière : 14 canons de 8 livres,
- gaillard avant : 4 canons de 8 livres.
La frégate de dix-huit aura une carrière exceptionnellement longue puisque la dernière ne sera rayée des listes qu'en 1891. 137 de ces frégates auront été construites.